J’ai toujours été admirative et passionnée des parcours d’individus qui laissent leur empreinte dans leur environnement. J’aime lire les interviews d’entrepreneurs, écouter les histoires de leur parcours parfois semé d’embûches parfois un peu plus plat. Aujourd’hui, nous allons lire l’interview de Josiane. Je l’avais interviewé il y a 4 ans sur mon blog dédié à la cosmétique naturelle. Je la retrouve 4 ans plus tard sur ce nouveau blog dédié aux porteurs de projet. C’est aujourd’hui, une entrepreneure affermie et elle a fait un sacré bout de chemin depuis lors.
Découvrons ensemble Josiane de la marque Iwalewa.
- Pourrais-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis Josiane OLOGBI, j’ai 26 ans et je suis togolaise. J’ai créé la marque de soins capillaires Iwalewa actuellement commercialisée en France.
2. Pourrais-tu nous parler de ta marque Iwalewa ?
Iwalewa est la marque de soins pour cheveux crépus et bouclés qui prône la beauté éthique et minimaliste.
Iwalewa veut dire “le caractère est beauté” en Yoruba.
Tout est fabriqué par des laboratoires locaux en Afrique et nous n’avons que 2 produits pour toute la routine capillaire. Le but est de raccourcir le temps passé dans la salle de bains. Iwalewa a fait sa sortie officielle sur le marché en Décembre 2019. Avant cette période, les produits étaient uniquement disponibles en pré-ventes et nous n’avions pas de site e-commerce.
3. Quelle a été ta formation initiale ?
Je suis issue d’un parcours en Biochimie et me suis spécialisée en Biotechnologies végétales.
4. Quel a été ton parcours entreprenarial ?
J’ai réalisé mes 1ères démarches entrepreneuriales en étant étudiante. Je donnais des ateliers de fabrication cosmétique et vendais des kits sous le statut de VDI (Vendeur à Domicile Indépendant). Puis, j’ai créé en 2016 la marque Saine et Belle commercialisée à l’époque au Sénégal.
5. A quel moment as-tu su que tu allais fonder ta marque ?
J’ai su que je voulais et que j’étais capable d’entreprendre en 2è année d’études post-bac. J’avais lu un livre de Chicoro « Grow It » qui m’a éclairée sur l’entretien des cheveux crépus. J’ai eu envie d’exposer ce livre dans une librairie que j’aurais ouverte, et de partager ses conseils avec d’autres femmes.
6. Qu’as-tu fait par la suite ? As-tu participé à des concours ? Des évènements ?
Dès lors que j’ai su que je voulais entreprendre, je me suis renseignée au maximum en allant dans des salons à Lyon. Notamment au salon des entrepreneurs où j’ai pu pitcher mes premières idées devant un jury de professionnels.
Lorsque mon projet s’est plus structuré et est devenu Iwalewa, j’ai participé à divers concours. Ces concours m’ont donné droit à des accompagnements collectifs et/ou individuels
- Demi-finaliste au concours Jeune Entreprise Accélérée
- Finaliste au concours Lyon Start-up
- Lauréate au Start-up Week-end Paris For Africa.

7. Nous savons qu’il y a une différence entre « le côté purement technique » et le « côté entreprenarial » ? As-tu fait des formations spécifiques pour l’entreprenariat ? Si oui, lesquelles et pourquoi ? Si non, pourquoi ?
Oui les divers concours auxquels j’ai participé m’ont donné droit à des accompagnements collectifs et/ou individuels. J’ai ainsi beaucoup étudié les bases de l’entrepreneuriat au travers de divers domaines. Au départ, j’ai choisi d’intégrer ces concours car je me sentais seule et je voulais rencontrer d’autres entrepreneurs comme moi. Aujourd’hui avec le recul, je pense qu’entreprendre ça s’apprend et il est absolument nécessaire d’étudier et de se faire accompagner dans son parcours.
8. Sur le côté technique, as-tu fait des formations spécifiques en cosmétique en plus de ta formation en biochimie ?
Non je n’ai pas fait d’autres formations spécifiques sur ce sujet. Je travaille aujourd’hui en collaboration avec plusieurs laboratoires pour la création de nos produits d’un côté et la réglementation européenne sur la commercialisation des cosmétiques d’un autre côté. J’avais déjà une base scientifique de par mes études mais je continue d’apprendre énormément grâce à eux.
9. Une fois que ta marque a été créée, quelles ont été des principales difficultés ?
La recherche de financement et la gestion de la logistique.
10. Iwalewa a t’il été créé grâce à un fond d’investissement personnel ? Ou as tu fait appel à d’autres investissements ? (famille, amis, banques, fonds …)
J’ai été aidée par ma famille et j’ai organisé une campagne de crowdfunding. Celle-ci consistait à proposer les produits Iwalewa en pré-ventes. Les fonds récoltés nous permettaient de financer notre production. J’ai également bénéficié d’un prêt d’honneur et d’un prêt bancaire.
NB. Le crowdfunding est une campagne de financement participatif qui consiste à lever des fonds pour un projets auprès de particuliers ou parfois d’entreprises.
11. Beaucoup de créatrices de marques en Afrique rencontrent des difficultés par rapport aux emballages de leurs produits. Cela a t’il été ton cas ?
Oui nous avons eu de grosses difficultés par rapport à cela. Un de nos fournisseurs a été en incapacité de nous livrer les flacons et pots nécessaires à la dernière minute. Mais nous avons pu en trouver un autre.
12. Aujourd’hui, nous savons que les réseaux sociaux jouent un rôle important dans le succès d’une marque ? Sur quels réseaux est présent Iwalewa? Qui gère votre communication? Fais-tu appel à un community manager?
Nous sommes plus présents sur Instagram. Je gère encore le compte Instagram conjointement avec notre nouvelle stagiaire en communication digitale. Je le fais car même si nous avons une chargée en com, il n’y a pas réellement de rôle figé dans l’entreprise. Si l’une n’est pas disponible ou que l’autre a une idée qu’elle veut mettre en place, elle est libre de le faire si tout le monde est ok.
13. Quelle est ta plus grande fierté ? Et quelle a été ta plus grande joie dans ton parcours de porteur de projet ?
Je dirais la réussite dans ma première recherche de financements, la sortie des produits qui n’était pas évidente.
14. Je t’ai connue alors que tu étais à Dakar. Aujourd’hui où en es-tu par rapport à Iwalewa ? Combien êtes-vous ? Où peut-on trouver vos produits et dans quels pays ?
Nous sommes 3 dans la structure et 2 présents de façon opérationnelle. Iwalewa n’est qu’à ses prémices. Notre priorité est de nous faire connaître au maximum. Nous vendons spécifiquement en Europe sur notre site Internet Iwalewa.
15. Quelle est aujourd’hui ton ambition pour Iwalewa ?
Devenir la 1ère marque de cosmétiques 100% Made In Africa à s’imposer véritablement sur un marché occidental.
Un conseil pour les porteurs de projet dans le secteur cosmétique comme toi mais qui sont au tout début de leur projet.
“Agir plutôt que trop réfléchir et ne pas abandonner.”
Mon mot de la fin
Il existe autant de parcours entrepreneuriaux que d’entreprises. Josiane est passée par des plateformes dédiées, des concours pour entrepreneurs et a pu bénéficier de fonds liés à sa campagne de crowdfunding ainsi que des prêts bancaires. Aujourd’hui, son projet a vu le jour et continue de se faire connaître de plus en plus auprès de sa cible.
Merci Josiane d’avoir répondu à mes questions. Je ne peux que te souhaiter une bonne continuation dans cette aventure entreprenariale et un bel avenir à Iwalewa 🙂
Je m’appelle Sonia. Je suis médecin, blogueuse, j’aime écrire et je suis passionnée d’entrepreneuriat. Sur la plateforme Wise, je vous accompagne au travers de conseils et astuces pour construire et développer votre projet si vous vivez en Afrique.
Trackbacks (rétroliens) & Pingbacks
[…] Cette interview a été écrite en 2016. Aujourd’hui, en 2020, cette marque capillaire a évolué et est devenue Iwalewa. J’en parle d’ailleurs dans une interview que j’ai réalisée sur mon blog Wise. […]
[…] Saine et Belle : J’en parlais très récemment ici. Une gamme capillaire nouvelle à petits prix (coup de coeur pour les prix), avec le dernier venu qu’est le shampooing au beurre de mangue. Aujourd’hui, la marque a évolué et s’appelle Iwalewa. Je lui ai refait une interview sur mon site Wise. […]
Laisser un commentaire
Participez-vous à la discussion?N'hésitez pas à contribuer!